L’homme voyage. En imagination, en réalité, dans le passé et dans le futur. Héritiers de la culture classique de l’antiquité, les peuples des langues néolatines connaissent profondément cette expérience universelle du voyage. Ils sont l’origine des plus grands voyageurs, navigateurs, explorateurs et commerçants de tous les temps. Pendant le voyage se produit toujours un moment important sur le plan spirituel où l’on perd son propre moi pour le retrouver, où l’on commence à douter du sens de notre existence devenue routine. On a tendance à voir les cultures lointaines (asiatique, africaine, latino-américaine) homogènes, et on a du mal à reconnaître que les peuples de ces cultures sont disposés de nous voir de la même façon : pour eux, nous sommes tout simplement et uniformément européens. Pendant les voyages, on est confronté à soi-même et à l’inconnu, ce qui provoque souvent un choc culturel. On est contraint d’abandonner une stabilité intérieure pour s’enrichir par la mobilité. C’est cette dualité qui définit la culture européenne ; nos études souhaitent en révéler les aspects littéraires, artistiques, psychologiques et historiques et en explorer des ouvrages littéraires ayant pour thème la quête de la spiritualité ; des œuvres qui visent à représenter en images et en langue la spiritualité à travers le voyage. Ces discours spirituels ne s’inscrivent ni dans l’ésotérisme, ni dans l’occulte marchands.
Les analyses qui suivent se concentrent autour des thèmes du voyage et de la quête, du voyage et de la découverte, du voyage et de l’exotisme, du voyage et du transfert culturel, du voyage et de l’initiation, du voyage comme expérience esthétique, du voyage comme pèlerinage, du voyage en âme et en imagination, de la lecture comme voyage, de la représentation visuelle et verbale de l’expérience du paysage, du voyage comme choc culturel, de l’errance et du déplacement comme évasion, comme pérégrination, comme connaissance, comme plaisir et comme jouissance.
Anikó Ádám
Université Catholique Pázmány Péter