Verbum – Analecta Neolatina XXIII, 2022/1
ISSN 1588-4309; ©2022 PPKE BTK
Abstract
In the late 19th century, France as a colonizer took advantage of the popularity of touristic travels to diffuse colonial propaganda. The organizers of tourism developed local infrastructure in favour of the comfort and well-being of the travellers. Through travelogues written by fascinated tourists, they hoped to influence the public opinion, which was indifferent towards the colonial enterprise. Our study aims to present how Jules Verne reflects by means of his novel called Clovis Dardentor on the habits and behaviour of 19th-century tourists, as well as on the main characters of colonial tourism at the service of the propaganda. We also intend to compare the content of Verne’s novel to real travelogues to illustrate how realistic he described the mentality of tourists and their attitude towards the society they lived in.Jules Verne, à travers les Voyages Extraordinaires, illustre parfaitement son époque et se réfère à des questions brûlantes de son siècle. La colonisation, les peuples opprimés des colonies, les possibilités d’exploitation coloniale trouvent également place parmi les thématiques verniennes. Clovis Dardentor1, publié en 1896, ne compte pas parmi les livres les plus connus de l’auteur. Verne constate lui-même que cette histoire est l’une, sinon la plus ennuyeuses de ses œuvres2, et il est vrai qu’elle n’est pas riche en événements. Il paraît cependant que l’œuvre qui imite le style des récits de voyage des touristes de la deuxième moitié du 19e siècle est l’une des plus réalistes de la collection des Voyages extraordinaires. Il s’agit de l’histoire d’un groupe de touristes bourgeois français qui visite l’Algérie française, plus précisément la ville d’Oran et sa province. Les personnages principaux, M. et Mme Désirandelle entreprennent le voyage afin de marier leur fils Agathocle à Louise, fille idéale de tout point de vue. Famille un peu maladroite, elle demande l’aide de leur ami perpignanais, Clovis Dardentor, qui les accompagne pendant le voyage. Sur le paquebot vers l’Algérie, ils rencontrent deux jeunes garçons, Jean Taconnat et Marcel Lornans, qui ont « le cœur bon, ouvert, franc, honnête3 » et qui sont partis pour rejoindre le 7e chasseurs d’Afrique. Ces deux garçons orphelins et sans famille décident de se faire adopter par Clovis Dardentor qui, âgé de 40 ans, n’a pas d’héritier. Pour réussir, ils doivent remplir certaines conditions définies par « l’acte 345 du Code civil », ils doivent notamment sauver la vie de leur futur beau-père. Le groupe de six personnes fait un séjour de deux semaines en Afrique et vit diverses aventures.
Dans le roman, l’action est moins importante que le contexte, le voyage4. Clovis Dardentor appartient à la deuxième période de l’écrivain, où l’attention de l’auteur tourne, des mondes inconnus, imaginaires, vers celui déjà exploité par les grandes puissances coloniales5. Dans cette dernière étape, à la fin du 19e siècle où le public-lecteur est plus favorable au réalisme6, Jules Verne envoie ses héros en des lieux réels, connus par la plupart des lecteurs européens. Il choisit des destinations où se déroulent des événements qui suscitent l’intérêt de l’auteur et du public (la révolte des cipayes en Chine, la guerre d’indépendance grecque de 1821–1829) et dont le statut est souvent discuté (colonies). La destination du voyage est cette fois-ci une partie de l’empire colonial français, les protagonistes illustrent une couche de la société, la bourgeoisie, jouissant d’une activité à la mode, réservée uniquement aux plus riches : les voyages touristiques.
Clovis Dardentor est l’un des quelques récits (Hector Servadac, Mathias Sandorf, l’Île mystérieuse) qui se déroulent en Afrique du Nord7. Quant à sa forme, elle associe le récit de voyage au roman d’aventure, en insérant quelques éléments du vaudeville, genre utilisé par l’auteur surtout au début de sa carrière8. Jules Verne souligne la présence du caractère dramatique dans le dernier paragraphe de son roman9 : « Mais, dira-t-on, cela finit comme un vaudeville… Eh bien ! qu’est-ce ce récit, sinon un vaudeville sans couplets, et avec le dénouement obligatoire du mariage à l’instant où le rideau baisse10 ?… »
Jules Verne commence son récit par la présentation successive des personnages : ils sont tous des figures typiques de la haute société française, représentatives11 des caricatures de la bourgeoisie. L’une de leurs préoccupations principales est de bien remplir leur estomac : sur le paquebot, ainsi que tout au long du voyage, ils ne songent qu’à manger. Dans ce groupe de riches touristes, aucun n’exerce de profession, sauf Clovis Dardentor. Ils disposent tout de même d’une certaine fortune, même si celle-ci n’est pas aussi grande que celle de la haute aristocratie.
Au sujet du caractère viatique du texte, nous pouvons remarquer que malgré la présence d’un narrateur, l’histoire suit les événements d’un récit de voyage et, en plus, un itinéraire recommandé par des guides touristiques. L’histoire commence dans le port de Cette, où les protagonistes s’embarquent sur l’Argelès et occupent leurs cabines. La traversée est suivie par le parcours de la province d’Oran qui constitue l’essentiel du voyage. Seulement la fin du récit est un peu irrégulière, car il se termine en Algérie, sans le retour des protagonistes. Le groupe de touristes guidé par Dardentor effectue une excursion d’Oran à Sidi-bel-Abbès, complétée par une courte balade de Sidi-bel-Abbès à Dhaya. Ce voyage dans le voyage, contrairement au voyage cadre entre la France et l’Algérie, est achevé : « Le lendemain, à neuf heures du matin, le train de Sidi-bel-Abbès emportait la fraction de cette caravane, qui, après un voyage de quatorze jours, allait revenir à son point de départ12. »
Le départ, toujours minutieusement décrit dans l’œuvre vernienne13 et la traversée occupent une partie importante de l’œuvre : presque la moitié de la description du voyage. Cette improportionnalité est propre aux récits de voyage écrits sur l’Afrique du Nord dans lesquels la traversée reçoit toujours une attention particulière, non seulement parce qu’elle sert à présenter des personnages mais aussi parce qu’elle reflète les conditions habituelles des traversées entre la France métropolitaine et l’Algérie.
Mme Désirandelle éprouve les symptômes d’un mal de mer déjà avant de mettre le pied sur le bateau : « Une heure d’avance, se récria Mme Désirandelle, quand nous en avons trente à rester sur ce bateau, qui se balance déjà comme une escarpolette14 !… ». Cette peur de mal de mer paraît bien fondée, car elle est la première à se retirer dans sa cabine pour n’en sortir qu’une seule fois, partant à la recherche de M. Dardentor : « Plus sèche que d’ordinaire, plus pâle que d’habitude, elle serait restée dans sa cabine, pour n’en point sortir de toute la traversée, si, elle aussi, n’eût été aiguillonnée par une réelle inquiétude15. » Peu après avoir quitté la cabine, elle perd toute son énergie et, désespérée, demande de l’aide :
« Ma cabine… Ma cabine ! » murmurait Mme Désirendelle d’une voix défaillante. M. Désirandelle, très vexé du contretemps, très ennuyé du tapage, aurait volontiers envoyé promener M. Dardentor et Mme Désirandelle. Mais le plus pressé était de réintégrer celle-ci dans la cabine qu’elle n’aurait pas dû quitter. Il essaya de la relever du banc sur lequel elle gisait affalée. Cela fait, il la prit par la taille, et, avec l’aide d’une des femmes de chambre, il la fit descendre de la dunette sur le pont. Après l’avoir traînée à travers la salle à manger jusqu’à sa cabine, on la déshabilla, on la coucha, on la roula dans ses couvertures, afin de rétablir chez elle la chaleur vitale à demi éteinte16.
La figure de la femme pâle, sur le point de s’évanouir, incapable de se tenir debout est un personnage typique des récits de voyage, ainsi que le voyageur résistant, qui passe toute sa journée à table dans la salle à manger ou sur le pont, en contemplant la mer. Dans le roman de Verne, Clovis Dardentor et les deux jeunes, Jean Taconnat et Marcel Lornans remplissent le rôle du résistant. M. Désirendelle et son fils, malgré leur grand enthousiasme, ne supportent pas sans peine les effets du voyage : « Roulis et tangage se combinèrent pour provoquer un désarroi général parmi les passagers, dont les sièges prenaient d’inquiétantes inclinaisons. […] La plupart des convives n’y purent résister. M.Désirandelle fut un des premiers à quitter la table avec une précipitation significative17. »
D’ailleurs, Verne établit plusieurs catégories pour décrire les degrés du mal de mer. Il énumère ceux qui sont « insensibles au roulis18 », ceux qui sont « moins assurés19 » et finalement des femmes et des enfants qui, « l’air résigné à d’inévitables malaises, la mine déconfite, avaient pris place à l’abri des roufles, plus rapprochés du centre où les balancements du tangage se font moins sentir […]20. » Contre les maux de mer, les voyageurs reçoivent le conseil souvent répété par les guides : « Dès que vous mettrez le pied sur la terre ferme, il [le mal de mer] n’y paraîtra plus…21 »
Cette première partie consacrée à la traversée imite le style et reprend des éléments principaux des récits de voyage contemporaines. D’une part parce que Verne, comme les voyageurs-touristes du siècle, propose une description minutieuse et longue sur une étape de voyage sans action qui paraît ainsi confisquer la place des événements plus importants et de la description du pays visité. D’autre part il décrit authentiquement (même si avec ironie) l’ensemble du monde voyageur qui prend place sur le bateau, comme le font ceux qui n’ont autre chose à faire pendant la traversée que de critiquer leurs compagnons de voyage. Finalement, Verne fait référence aux guides qui sont à la disposition des touristes dans toutes les situations et qui donnent toujours des conseils étranges pour éviter les effets de la mer.
Les protagonistes du roman sont des gens qui, s’ils appartiennent à la bourgeoisie, cela doit être uniquement la petite bourgeoisie22, et qui essayent d’imiter le comportement de l’élite sans pouvoir s’offrir le même luxe et qui doivent ainsi se contenter d’une qualité médiocre du service. Cette tentative de copier les habitudes de la grande bourgeoisie ridiculise les touristes et offre la possibilité à Verne de faire, à plusieurs reprises, la caricature des bourgeois-touristes du 19e siècle23.
Tout au début du roman on apprend que les protagonistes ont choisi, par des raisons financières, un paquebot moins luxueux qui part de Cette au lieu d’opter pour l’un de la Compagnie générale transatlantique ou des Messageries maritimes dont les bateaux, plus élégants, partent de Marseille.
Verne évoque plusieurs habitudes des touristes-types. Ses protagonistes suivent l’itinéraire prédit par le guide, ils visitent « consciencieusement » les lieux indiqués pour les touristes. Ils établissent un plan précis et essaient de voir le plus de choses possibles en quatorze jours, ce qui est un intervalle très court. Le résultat est qu’ils n’ont pas le temps d’observer, ils jettent seulement des coups d’œil. Les énumérations factuelles, dont le roman abonde, sont le résultat du programme surchargé. Les sites et les monuments que Verne présente à travers ses personnages pourraient être des extraits tirés de n’importe quel récit de voyage de l’époque. Nous avons l’impression que l’ensemble des descriptions des touristes imitées par Verne ne servent pas à décrire des nouveautés, mais à remplir les pages vides, à satisfaire les obligations. Cette tendance est renforcée par le fait que les touristes de Verne ne tentent même pas de décrire ce qu’ils voient mais simplement de citer le guide touristique.
La courte excursion à Palma où le paquebot fait escale imite parfaitement le comportement des touristes car ils visitent les principaux monuments, prennent un café et achètent des souvenirs. Ils visitent la ville accompagnés d’un guide qui parle français et qui ne donne pour information que quelques indications géographiques et historiques, que les voyageurs retrouvent également dans leur guide Joanne. Il va de soi que les touristes visitent les Baléares, à mi-chemin entre la France et l’Algérie, arrêt originalement conçu pour que les bateaux à vapeur se rechargent de charbon. La visite constitue la première étape du voyage touristique, une première rencontre avec l’étranger et l’inconnu. De plus, ce sont les îles où les voyageurs peuvent, pour la première fois se comporter comme touriste. Dans cette logique, le touriste considère les îles comme partie intégrante du voyage. C’est pour cette raison qu’elles trouvent une place importante dans les récits de voyages touristique et que Verne y consacre, lui-même, deux chapitres dans son œuvre.
Une fois arrivé à Oran, les touristes visitent les endroits recommandés par le guide : les rues principales, un minaret, une mosquée, le kasbah que le narrateur nomme « vulgaire caserne24 » et le « village nègre25 ». Ensuite, ils participent à la croisière d’Oran jusqu’à Dhaya :
Par bonheur, Clovis Dardentor eut une idée – une idée telle qu’on pouvait l’attendre d’un pareil homme. La Compagnie des chemins de fer algériens venait d’afficher un voyage circulaire, à prix réduits, dans le sud de la province oranaise. Il y avait de quoi tenter les plus casaniers. On partait par une ligne, on reviendrait par une autre. Entre les deux, cent lieues à traverser en pays superbe. Ce serait l’affaire d’une quinzaine de jours curieusement employés. Sur les affiches multicolores de la Compagnie s’étalait une carte de la région que traversait une grosse ligne rouge en zigzag. Par chemin de fer on allait à Tlélat, à Saint-Denis-du-Sig, à Perregaux, à Mascara, à Saïda, point terminus. De là, par voitures ou en caravane, on visitait Daya, Magenta, Sebdou, Tlemcen, Lamoricière, Sidi-bel-Abbès. Enfin, par chemin de fer, on revenait de Sidi-bel-Abbès à Oran26.
Le groupe de touristes qui se rassemble à la gare d’Oran, fait preuve d’un comportement typique : avec des « bagages peu encombrants – quelques valises, quelques sacs, quelques couvertures, rien que le nécessaire27 », en « costume de touriste28 », attendant le départ du train qui « ne se composait que d’une demi-douzaine de voitures ». Ils prennent place dans une voiture de première classe, tandis que Patrice, serviteur de Dardentor, voyage en seconde.
L’étape suivante est la visite de Mascara, où, comme ailleurs, « l’après-midi serait consacré aux principaux édifices de la ville dans une visite en commun29. » Ensuite, Dardentor et les deux jeunes visitent le quartier du commerce, puis ils se promènent dans les rues de la ville où Dardentor achète quelques souvenirs, entre autres un burnous, pour imiter les habitudes locales. D’ailleurs, la visite de la ville suit le schéma qu’on retrouve dans les récits de voyage des touristes :
Vers midi, reconstitution de la troupe visitante au complet. Elle se rendit aux trois mosquées de la ville – la première celle d’Aïn-Béïda, qui date de 1761, et dans laquelle Abd el-Kader prêchait la guerre sainte, la seconde transformée en église pour la fabrication du pain de l’âme, la troisième en magasin à blé pour la fabrication du pain du corps (textuel, d’après Jean Taconnat). Après la place Gambetta, ornée d’une élégante fontaine à vasque de marbre blanc, on visita successivement le beylik, qui est un ancien palais d’architecture arabe, le bureau arabe, de construction mauresque, le jardin public, dessiné au fond du ravin de l’Oued-Toudman, ses riches pépinières, ses plantations d’oliviers et de figuiers dont les fruits servent à faire une sorte de pâte comestible30.
En ce qui concerne ce voyage « de nature à plaire aux touristes oranais31 », nous retrouvons également la critique des voyages organisés32 par des agences de voyage et l’exaltation des voyages « circulaires » qui offrent plus de liberté aux touristes car, dans ce cas-là, ils peuvent descendre du train à n’importe quelle gare et séjourner sur place autant qu’il le désire :
D’ailleurs […] il ne s’agissait aucunement de ces voyages économiques des Agences Lubin, Cook ou autres, qui vous astreignent à un itinéraire impérieux, vous obligent à visiter au même jour et à la même heure les mêmes villes et les mêmes monuments, programme qui gêne et géhenne la clientèle, et dont on ne saurait s’écarter. Non, et Patrice se trompait à cet égard. Nulle servitude, nulle promiscuité. Les billets étaient valables pour toute la belle saison. On partait quand on voulait, et l’on s’arrêtait à son gré33.
Élément indispensable des voyages, le guide fait figure de meilleur ami des touristes. Non seulement les deux jeunes sont présentés guide dans la main à la première page du roman, pour en souligner l’importance, mais le guide réapparaît aussi à plusieurs reprises. Lors de la visite de Palma, le lecteur retrouve le conseil du narrateur : « Le mieux, quand on ne connaît pas un pays, c’est de consulter le Guides des Voyageurs, et, si l’on n’a pas ce petit livre à sa disposition, de prendre un guide en chair et en os34. » Le guide accompagne le touriste et lui sert d’unique source d’information et de seul point de repère. Dans cette optique, les passages tirés du guide sont plusieurs fois cités :
Mais, son Joanne à la main, M. Dardentor eut beau répéter qu’elle était déjà florissante au XVe siècle, industrieuse, commerçante, artiste, scientifique sous l’influence des races berbères, qu’elle comptait alors vingt-cinq mille familles, qu’elle était actuellement la cinquième ville de l’Algérie, avec sa population de vingt-cinq mille habitants, dont trois mille Français et trois mille juifs, qu’après avoir été prise par les Turcs en 1553, par les Français en 1836, puis cédée à Abd el-Kader, elle fut définitivement reprise en 1842, qu’elle constituait un chef-lieu stratégique de grande importance sur la frontière marocaine – oui ! malgré tous ses efforts, il fut à peine écouté et n’obtint que de vagues réponses35.
Ou, à l’occasion de la visite de Tlemcen :
Quant aux alentours de Tlemcen, ses hameaux agricoles, les koubbas de Sidi-Daoudi et de Sidi-Abd-es-Salam, la retentissante cascade d’El-Ourit, par laquelle le Saf-Saf se précipite de quatre-vingts mètres, et tant d’autres attractions, Clovis Dardentor dut se borner à les admirer dans le texte officiel de son Joanne. Oui ! il aurait fallu plusieurs jours pour étudier Tlemcen et ses environs36.
Au sujet du comportement des touristes, l’auteur évoque l’achat des souvenirs : « En effet, il n’est pas de touriste déambulant le long des rues de Palma, qui ne s’offre quelque poterie d’origine majorquaine, une de ces vives faïences qui soutiennent la comparaison avec les porcelaines de Chine, ces curieuses majoliques, ainsi appelées du nom de l’île renommée pour cette fabrication37. »
D’après les récits de voyage de l’époque, les réceptions et les spectacles qui servent à fasciner le voyageur (comme la fantasia) en l’insérant dans un faux monde exotique sont fréquents lors des voyages touristiques. Dans l’œuvre de Verne, la fantasia n’est pas au programme, mais les touristes ont la possibilité d’assister à une « sérénade indigène38 » qui vaut « un pourboire très convenable39 ».
Outre la description d’un voyage fictionnel, l’œuvre représente quelques valeurs importantes de son époque, ainsi la question de l’origine au sens matériel, hiérarchique, et géographique. Les deux jeunes garçons viennent de Paris, tous les autres sont provinciaux. Le lecteur peut alors suivre l’apparition des sentiments controversés. Clovis Dardentor, originaire de Perpignan, qui se montre fier de son origine, éprouve une certaine jalousie envers Jean Taconnat et Marcel Lornans, qui appartiennent tous les deux « au meilleur monde40 », « à la petite bourgeoisie du Paris commerçant41 ». De plus, leurs parents étant également originaires de Paris, leur appartenance à la bourgeoisie parisienne s’en trouve renforcée. Si Dardentor pouvait conserver son statut social et s’il pouvait se procurer une fortune considérable, à son grand regret, il ne pouvait et ne pourrait jamais devenir parisien. S’il possède toutes les caractéristiques d’un bon bourgeois, il n’en serait pas moins marginalisé par l’élite parisienne. Mais en même temps, il ne cache pas sa sympathie pour les gens de la province. À l’occasion de l’excursion de Palma, il se réjouit de son guide originaire du sud de la France : « Ce qui séduisit d’abord Clovis Dardentor, c’est que ce guide parlait intelligiblement le français avec cet accent du Midi de la France, qui distingue les natifs des environs de Montpellier. Or, entre Montpellier et Perpignan, chacun le sait, la distance n’est pas grande42. »
Une question essentielle du roman est évidemment la considération de l’Algérie. Si Jules Verne s’oppose à la politique coloniale anglaise, il n’en est pas vraiment de même concernant la colonisation française43, comme en témoignent les éléments du discours de la propagande officielle reproduits dans le roman. Marcel Lornans et Jean Taconnat partent en Algérie en espérant trouver une nouvelle vie, ou au moins, effectuer un voyage qui leur permet de voir le pays. L’image de l’Algérie, terre de rêves et des possibilités infinies est bien présente dans l’œuvre. À l’occasion d’une discussion entre les deux jeunes, nous apprenons « [qu’au] prix de quelques centaines de francs, nous aurons foulé le sol de l’autre France44 ». Cette ressemblance est omniprésente dans le roman : les protagonistes négligent le caractère exotique du pays, ils n’éprouvent aucune difficulté à se débrouiller malgré la langue et les habitudes différentes. Ils rencontrent les mêmes gens que sur le paquebot et qu’ils connaissaient déjà45. L’appellation « autre France » qu’utilise volontiers la propagande officielle et qui est souvent présente dans les récits de voyages et surtout dans les guides touristiques de l’époque, renvoie au point de vue de Verne sur les colonies. En plus, cela montre que pour être lu au 19e siècle, à l’époque de l’impérialisme, tous les écrivains devaient reproduire les slogans coloniaux et exprimer les principales idées du nationalisme46. Il est à remarquer cependant que, contrairement aux présuppositions que le lecteur pourrait avoir, la question coloniale ne reçoit qu’une place marginale dans le roman.
La question des autochtones apparaît aussi dans le récit, mais ne reçoit pas une attention distinguée47. Si le public montrait un grand intérêt pour les peuples indigènes qu’il considérait avant tout dans l’optique de l’exotisme, si Jules Verne lui-même montrait une certaine sympathie envers les peuples opprimés48, l’auteur refuse d’exprimer ouvertement son opinion. Un seul autochtone apparaît dans le roman. Il s’agit de Moktani, un guide qui accompagne le groupe de touristes après leur descente de chemin de fer. Il est présenté comme un « bon sauvage », homme intelligent, gentil et inoffensif49. En ce qui concerne les autochtones, Dardentor pose la question si on trouvait toujours des Arabes en Algérie, Marcel Lornans lui répond : « Quelques-uns, […] On les conserve pour la couleur locale. »
Par rapport à la couleur locale, le narrateur qui parle d’une « population hybride » nous donne uniquement des statistiques50. Il décrit le nombre approximatif des habitants français, arabes et juifs :
On eut l’occasion d’observer les divers types de la population oranaise, très mélangée de 230 soldats et d’officiers […]. Puis, on rencontrait des Juifs, en costume marocain, des Juives à robes de soie brodées d’or, puis des Maures, promenant leur insouciante flânerie sur les trottoirs ensoleillés, enfin des Français et des Françaises51.
Nombre de critiques de l’œuvre de Verne souligne que l’auteur omet la population autochtone dans ses romans, et c’est le résultat d’un choix volontaire et conscient. S’il avait certes son propre avis sur la colonisation et la politique pratiquée envers les peuples des colonies, il se contentait de répéter des canons exigés par ses contemporains52. Il est vrai cependant que son opinion est celle du siècle, et, pour certains, il se montre aussi raciste, même si modéré53, comme tous les grands écrivains de l’époque54.
Les résultats de la colonisation apparaissent comme sujet de conversation lors d’une soirée :
« Mais, ajouta la jeune fille, notre ville n’a pas été toujours heureuse, et son histoire est féconde en calamités. Après les attaques musulmanes, les sinistres naturels. Ainsi, le tremblement de terre de 1790 l’a presque entièrement détruite… »
Jean Taconnat prêta l’oreille :
Et, continua la jeune fille, à la suite des incendies que ce sinistre occasionna, elle fut mise à sac par les Turcs et les Arabes. Sa tranquillité ne date que de la domination française55.
L’état des routes et le niveau de développement des infrastructures appartiennent à la vulgate du discours colonial, vantant un pseudo-progrès. Verne présente « une route nationale, avec ses talus en bon état, ses bornes militaires, ses tas de cailloux bien alignés, ses cantonniers au travail » et un réseau de chemins de fer relativement développé, confortable, sans danger mais incomplet. Nous pouvons ajouter à cette catégorie d’éléments la visite d’une ferme phalanstérienne de l’Union du Sig, qui se réfère à l’idée saint simonienne56, et les exploitations d’alfa qui sont mentionnés dans le récit à plusieurs reprises et qui renvoient à la prospérité rêvée des colonies.
La présence française et, par conséquent, la disparition de la culture arabe attirent l’attention des touristes de Verne. À Saint-Denis-du-Sig, Dardentor constate « [qu’il] est vrai, ces bourgades algériennes ressemblent furieusement à des chefs-lieux de canton de la mère patrie, et rien n’y manque, commissaire de police, juge de paix, notaire, receveur des contributions, conducteur des ponts et chaussées… et gendarmes57 ! » Plus tard, il arrive à la même conclusion :
Il faut en convenir, Saïda la Belle n’offrait guère aux touristes qu’un décalque de Saint Denis-du-Sig et de Mascara, avec son organisation moderne mélangée aux coutumes indigènes. Toujours l’inévitable juge de paix, le receveur de l’enregistrement, des domaines et des contributions, le garde des forêts, le traditionnel bureau arabe. Et pas un monument, rien d’artistique à signaler, aucun reste de couleur locale – ce qui ne saurait étonner, puisqu’il s’agit d’une ville de fondation relativement récente58.
La relation coloniale n’est pas le seul sujet d’actualité de la société française de la fin du 19e siècle. Pendant les discussions faites dans la salle à manger du paquebot, les voyageurs mentionnent le sujet du mariage. Dardentor, misogyne, ennemi du mariage, exprime son opinion négative sur le sujet. Finalement, on apprend que parmi les hommes qui participent à la conversation, aucun n’est marié, mais ils se préoccupent tous de la question de la succession.
Plus importante est la mise en question du sens des voyages, qui, après les grandes explorations, depuis leur démocratisation et l’avènement du tourisme intéressait les cercles savants du monde entier.59 Dans le roman, lors d’une courte excursion effectuée aux Baléares, il se pose la question s’il est toujours nécessaire de voyager dans une époque où les guides et les récits de voyage informent suffisamment le public-lecteur. C’est le narrateur qui offre une réponse :
Oui ! si ce qui a été fait pour ces oasis de la mer méditerranéenne l’était pour n’importe quel autre pays des deux continents, il serait inutile de se déranger, de quitter sa maison, de se mettre en route, inutile d’aller de visu admirer les merveilles naturelles recommandées aux voyageurs. Il suffirait de s’enfermer dans une bibliothèque, à la condition que cette bibliothèque possédât l’ouvrage de Son Alteste l’archiduc Louis-Salvator d’Autriche sur les Baléares, d’en lire le texte si complet et si précis, d’en regarder les gravures en couleurs, les vues, les dessins, les croquis, les plans, les cartes, qui font de cette publication une œuvre sans rivale.
C’est, en effet, un travail incomparable pour la beauté de l’exécution, pour sa valeur géographique, ethnique, statistique, artistique… Malheureusement, ce chef-d’œuvre de librairie n’est pas dans le commerce. 60
Le livre peut donc remplacer le voyage ; cependant, pour une expérience personnelle, il est toujours recommandé de se déplacer et aller voir le pays de ses propres yeux.
Les repas et les soirées restent pendant tout le voyage une préoccupation importante des touristes. Les repas abondants, même en plein forêt sont les signes de bien-être. Ils se passent à peu près comme en France : « La soirée fut ce que sont toutes ces soirées bourgeoises – une occasion de causer, de prendre une tasse de thé, de faire un peu de musique. Louise Elissane jouait du piano avec infiniment de goût, avec un véritable sens des choses d’art61. » Puis, on peut lire « [qu’il] serait superflu de mentionner que ce repas fut arrosé des bons vins d’Algérie, principalement le blanc de Mascara, sans parler du café et des liqueurs au dessert62. » Les repas ont d’ailleurs une fonction dans le récit. Ils offrent notamment l’occasion de discuter, d’exprimer son opinion. C’est en bavardant qu’on apprend ce que pensent les protagonistes sur les grandes questions du siècle. Ce qui rapproche l’œuvre de Verne des récits de voyage, c’est la présence du mode de vie et des activités typiquement aristocratiques (dîners, spectacles, sport) que les touristes font chez eux et ne négligent même pas à l’occasion d’un voyage effectué dans un pays à la culture très différente de la leur.
La fin de la croisière paraît avantageuse pour tout le monde : « Il était enfin terminé ce voyage circulaire, additionné de quelques incidents que la Compagnie des chemins de fer algériens n’avait point prévus à son programme, et dont les touristes ne perdraient jamais le souvenir63. » Ils trouvent tous solution à leurs problèmes, sauf la famille Désirendelle qui quitte l’Algérie déçue, sans arranger le mariage entre Agathocle et Lucie. Pourtant, cette dernière ne reste pas seule : l’histoire se termine par un mariage.
Dans l’ensemble, l’Algérie apparaît dans le roman de Jules Verne comme une partie de la France, familière et prospère. Il s’agit d’un pays où tout le monde peut réaliser ses rêves : on trouve des exploitations agricoles biens organisées pour ceux qui souhaitent vivre du commerce, et l’armée offre une possibilité à ceux qui rêvent d’une carrière militaire. Ainsi, Algérie est le symbole de la richesse et la stabilité. Outre cela, elle est un territoire qui plaît aux touristes car son paysage est varié, sa culture et ses traditions sont riches.
L’image peinte par Jules Verne est l’équivalent de celle que l’on retrouve dans les récits de voyage des touristes de la fin du 19e siècle. Si nous ne prenons pas en compte que Clovis Dardentor est une histoire narrée et pas un texte autobiographique, et nous mettons entre parenthèses les contenus aventureux, l’œuvre nous paraît tout à fait réaliste. C’est d’ailleurs l’objectif de Jules Verne, soucieux de vraisemblance64. Le lecteur retrouve les personnages types de la bourgeoisie ambitieuse qui prennent le rôle du touriste qui veut voir tout mais ne s’intéresse à rien. Le groupe de touristes, muni du guide, suit l’itinéraire proposé et profite de l’offre de la compagnie de chemin de fer. Il ne visite que l’Algérie touristique65, bien aménagée et il ne rencontre personne sauf le personnel du tourisme. Souvent, on ne voit le pays qu’à travers des vitres du train : « de l’intérieur d’un wagon on ne voit rien ou peu de chose, et on y cuit dans son jus66 ! ». La visite des villes se limite à un parcours superficiel qui concerne uniquement les rues principales, les monuments conseillés par le guide. D’une certaine façon, les protagonistes du roman voient moins qu’un touriste en général car les événements aventureux occupent le temps qu’ils auraient pu consacrer à une visite plus approfondie.
Nous pouvons remarquer que les protagonistes ne visitent pas des endroits où ils pourraient trouver des Arabes en grand nombre. Ils ne vont à la kasbah qu’une seule occasion, mais ils ne font mention d’aucun être humain qu’ils auraient rencontré. En général, les autochtones sont absents de l’œuvre vernienne (et aussi des vrais récits de voyage sur l’Algérie coloniale). S’ils sont présents, ils sont décrits uniquement par leur apparence et par leurs caractéristiques physiques. Si l’Arabe apparaît dans des récits de voyage, il est représenté d’un point de vue largement stéréotypé.
Le lecteur connaissant les récits des voyageurs-touristes sur l’Algérie peut, à partir des premières pages du roman, comprendre que Jules Verne avait une idée bien précise sur les textes et le comportement des touristes de son époque. Si Verne ne voyageait pas autant qu’on l’aurait pu le croire67, s’il voyageait, il le faisait comme touriste68. D’ailleurs, il avait de la famille à Oran69, où il faisait plusieurs visites. Clovis Dardentor peut être ainsi compris comme le résumé de ses propres souvenirs et le résumé de ce grand nombre de récits de voyage que l’élite française rédige après avoir effectué un parcours touristique. Verne, soucieux d’enseigner et de faire voir le monde, illustre pour ses contemporains mais aussi pour la postérité le fonctionnement de l’industrie touristique du 19e siècle et des voyages au service de la propagande. Si son œuvre est moins connue pour le public-lecteur ciblé, donc pour les enfants et leurs familles, elle est une source importante pour l’historien. Non seulement parce qu’elle imite parfaitement les récits de voyage écrits sur l’Algérie coloniale, mais aussi parce qu’elle prouve que les voyages organisés dans les colonies n’ont pas laissé intacte l’opinion publique contemporaine.
Version originale : J. Verne : Clovis Dardentor, Paris : J. Hetzel, Bibliothèque d’éducation et de récréation, 1896. Pour faciliter la consultation, nous faisons référence à la version électronique consultable sur le site de la Bibliothèque électronique du Québec : J. Verne : Clovis Dardentor, BEQ, [en ligne] URL : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-Clovis.pdf (consulté le 27 avril 2021).↩︎
J.-L. Marçot : « Jules Verne, la géographie militante et le Maghreb », in : I. Marzouki et J.-P. Picot : Jules Verne, L’Afrique et la Méditerranée, Tunis : Sud Éditions et Paris : Maisonneuve & Lerose, 2005 : 99–117.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 44.↩︎
D. Nordman : « Clovis Dardentor et ses amis : excursionnistes en Algérie (1885) » in : C. Zytnicki et H. Kazdaghli (dir.) : Le tourisme dans l’empire français : politiques, pratiques et imaginaires (XIXe–XXe siècles), Paris : Publications de la Société français d’histoire d’outre-mer, 2009 : 273.↩︎
M.-H. Huet : L’histoire des voyages extraordinaires. Essai sur l’œuvre de Jules Verne, Paris : Lettres modernes Minard, 1973 : 73. ; L. Boia : Jules Verne : Les paradoxes d’un mythe, Paris : Les Belles Lettres, 2005 : 129.↩︎
L. Boia : Jules Verne : Les paradoxes…, op.cit. : 142.↩︎
D. Nordman : « Clovis Dardentor et ses amis… », op.cit. : 272.↩︎
L. Boia : Jules Verne : Les paradoxes…, op.cit. : 26.↩︎
D. Nordman : « Clovis Dardentor et ses amis… », op.cit. : 272.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 421.↩︎
M.-H. Huet : L’histoire…, op.cit. : 33.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 406.↩︎
M.-H. Huet : L’histoire…, op.cit. : 26.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 15.↩︎
Ibid. : 25.↩︎
Ibid. : 30.↩︎
Ibid. : 75–76.↩︎
Ibid. : 35.↩︎
Idem.↩︎
Ibid. : 36.↩︎
Ibid. : 37.↩︎
M.-H. Huet utilise l’expression « vulgaires bourgeois » pour nommer la famille Désirendelle. Voir : M.-H. Huet : L’histoire…, op.cit. : 111.↩︎
D. Compère : Jules Verne, écrivain, Genève : Librairie Droz, 1991 : 83 ; M.-H. Huet : L’histoire…, op.cit. : 13.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 238.↩︎
Il s’agit en fait du quartier peuplé par les Algériens qui sont ultra minoritaires à Oran avant 1914 ; en effet, les Européens représentent alors 85% de la population de la ville.↩︎
Ibid. : 242.↩︎
Ibid. : 250.↩︎
Ibid. : 251.↩︎
Ibid. : 271.↩︎
Ibid. : 273.↩︎
Ibid. : 248.↩︎
D. Nordman : « Clovis Dardentor et ses amis… », op.cit. : 274.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 249.↩︎
Ibid. : 142.↩︎
Ibid. : 371.↩︎
Ibid. : 375.↩︎
Ibid. : 140.↩︎
Ibid. : 386.↩︎
Ibid. : 387.↩︎
Ibid. : 141.↩︎
Ibid. : 43.↩︎
Ibid. : 143.↩︎
D. Nordman : « Clovis Dardentor et ses amis… », op.cit. : 272.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 48–49.↩︎
J.-L. Marçot : « Jules Verne, la géographie militante… », op.cit. : 99–117.↩︎
M.-H. Huet : L’histoire…, op.cit. : 27–28.↩︎
J.-L. Marçot : « Jules Verne, la géographie militante… », op.cit. : 99–117.↩︎
M.-H. Huet : L’histoire…, op.cit. : 90–91. ; J. Chesneaux : Jules Verne, une lecture politique, Paris : François Maspero, 1982 : 41–55.↩︎
J.-L. Marçot : « Jules Verne, la géographie militante… », op.cit. : 99–117.↩︎
Idem.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 231.↩︎
J. Chesneaux : Jules Verne, une lecture…, op.cit. : 100.↩︎
L. Boia : Jules Verne : Les paradoxes…, op.cit. : 211.↩︎
J. Chesneaux : Jules Verne, une lecture…, op.cit. : 102. ; L. Boia : Jules Verne : Les paradoxes…, op.cit. : 210.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 236.↩︎
J. Chesnaux : « L’Afrique du Nord selon Jules Verne : une terre d’élection des utopies saint-simoniennes » in : I. Marzouki et J.-P. Picot (dir.) : Jules Verne, L’Afrique et la Méditerranée, Tunis : Sud Éditions, Paris : Maisonneuve & Lerose, 2005 : 91–98.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 263.↩︎
Ibid. : 297.↩︎
Cf. A. Pasquali : Le tour des horizons. Critique et récit de voyage, Paris : Klincksieck, 1994 : 31 ; A. Guyot : « Donner à voir et à comprendre », Viatica 4, mis à jour le : 05/02/2021 [en ligne], URL : https://revues-msh.uca.fr:443/viatica/index.php?id=592 (consulté le 27 avril 2021).↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 137.↩︎
Ibid. : 234.↩︎
Ibid. : 319.↩︎
Ibid. : 412.↩︎
D. Compère : Jules Verne, écrivain, op.cit. : 58 et 74–76.↩︎
Cf. C. Zytnicki : L’Algérie, terre de tourisme, Paris : Vendémiaire, 2016.↩︎
J. Verne : Clovis Dardentor, op.cit. : 257.↩︎
L. Boia : Jules Verne : Les paradoxes…, op.cit. : 29.↩︎
V. Dehs : « Les croisières en Afrique. M. Jules Verne en voyage » in I. Marzouki et J.-P. Picot : Jules Verne, L’Afrique et la Méditerranée, Tunis : Sud Éditions et Paris : Maisonneuve & Lerose, 2005 : 119–127.↩︎
D. Nordman : « Clovis Dardentor et ses amis… », op.cit. : 272. ; V. Dehs : « Les croisières… », op.cit. : 119–127.↩︎